Tourné pendant trois ans dans des conditions réelles et en utilisant des événements en cours à Paris comme toile de fond – des attentats en France à l’hommage national à Johnny Hallyday –, ce film financé grâce à une campagne kickstarter record a tapé dans l'œil de Netflix, qui le proposera en exclusivité sur sa plate-forme fin février. Retour sur la genèse de ce film inédit, qui vient de dévoiler sa première bande-annonce.

C’est le 22 février que les abonnés de Netflix du monde entier pourront découvrir Paris est à nous, un film pas comme les autres dont l’idée est née il y a plus de 5 ans. Au départ, ce projet ambitieux est celui d’une bande d’amis qui décide de filmer une histoire d’amour, celle d’une jeune femme qui a échappé de peu à la mort et réapprend à vivre. Le film, tourné entre 2014 et 2017 avec seulement 4 000 euros de budget, raconte autant la vie de son personnage principal, Anna, que celle de Paris, ville sous tension entre 2014 et 2017.

Pour ce faire, la réalisatrice Elisabeth Vogler se sert de vrais événements et tourne pendant la marche en soutien à Charlie Hebdo, l’hommage à Johnny Hallyday, les manifestations contre la loi travail ou encore la fête de la musique, et mélange réalité et fiction. Le film vit donc au rythme de la capitale, et en découlent des scènes spontanées, écrites au jour le jour et en fonction de l’actualité.

Un parti pris audacieux qui crée un engouement sur les réseaux sociaux autour du film. Mais très vite, la réalisatrice se rend compte qu’elle n’a pas les moyens de ses ambitions. Alors en janvier 2018, l’équipe du film lance une campagne de financement participatif sur Kickstarter. Grâce à un excellent bouche-à-oreille, plus de 90 000 euros sont récoltés, soit 10 fois plus que l’objectif initial, et permettent de finir le tournage et le montage.

Netflix, à la recherche d’acquisition de contenu français original, saute sur l’occasion alors que le film n'est pas fini et achète les droits, au grand dam de certains fans de la première heure pour qui le géant américain n’est pas à l’image du circuit de financement non-traditionnel choisi par le projet jusqu’à alors. La plate-forme demande d’ailleurs à la réalisatrice de changer le titre du film de Paris est une fête, nom tiré d’un roman d’Ernest Hemingway, en Paris est à nous.

« Accepter leur offre n’était pas une décision facile, admet le scénariste du film Paul Saisset, dans Medium. Nous voulions l’expérience cinéma, avec une grande sortie. Nous étions un peu tristes [de penser] que certaines personnes regarderaient le film sur un ordinateur portable. En même temps, nous avons compris que plus de gens y auraient accès, ce qui était aussi un avantage. Nous avons grandi dans un monde où l’accès au cinéma, à de grandes œuvres d’art, se fait en ligne. Notre passion pour le cinéma s’est construite [sur Internet]. Donc, le choix Netflix, c’est aussi aller à la rencontre de notre public. » En attendant la mise en ligne du long-métrage le 22 février, découvrez la bande-annonce officielle :