Découvrez l'incroyable histoire d'Alice Guy-Blaché, première réalisatrice de l’histoire du cinéma

Le biopic Be natural: the untold story of Alice Guy-Blaché, aussi instructif qu’une encyclopédie du cinéma, aussi captivant qu’un thriller, nous fait découvrir la folle histoire d'une française méconnue et pourtant l'une des plus grandes inventrices du cinéma, à qui l'on doit le western ou encore le making-of !

Alice Guy-Blaché, féministe dans ses propos et dans sa vie fut scénariste, réalisatrice, monteuse, directrice de studio, productrice, à une époque où l’émancipation féminine ne passait que par l’emploi de sténodactylo, ce qu’elle fut d’abord.  Son importance a été longtemps passée sous silence, malgré un hommage à la Cinémathèque française en 1957.  

Elle accède à la réalisation parce que Léon Gaumont, dont elle était secrétaire, surtout intéressé par la vente de son matériel, pense que c’est effectivement une occupation de jeune fille … à condition que ce soit en dehors de ses heures de travail ! Pionnière du langage cinématographique, elle inaugure des gags, des trucages, des cadrages, qui feront l’admiration d’Eisenstein ou Hitchcock. Première réalisatrice de l’histoire du cinéma avec La Fée aux choux en 1896 – avant elle seul L’arroseur arrosé de Louis Lumière, en 1895, n’est pas seulement l’œuvre d’un caméraman qui capte la réalité.

Pionnière aux Etats-Unis

Travaillant en France puis aux Etats Unis, quand le cinéma s’installait sur la côte est avant de migrer à Hollywood, elle est à l’origine du premier film en son synchronisé, du western, du péplum, du tournage en studio … et du making-of ! Elle suscite les carrières de Louis Feuillade en France et de Lois Weber aux Etats Unis, nés comme elle dans les années 1870.

Sa lutte la plus difficile fut de faire reconnaître son rôle – elle ne put même pas de son vivant publier ses mémoires. Le film de Pamela B. Green lui rend justice. La longue enquête menée par la réalisatrice américaine, documentée et superbement illustrée est passionnante. Projeté le 29 avril dans le cadre du Focus on French Cinema, il est actuellement visible dans de nombreuses salles américaines.

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